Avec toujours moins d’enseignant·es spécialisé·es dans les écoles , une formation continue sans ambition et des effectifs qui restent nettement supérieurs à ceux de pays comparables dans l’OCDE, les élèves ne seront pas mieux aidé·es. Alors que le temps de classe primaire en France est un des plus élevés d’Europe, depuis le début des années 2000, les ministres successifs ont multiplié les dispositifs hors la classe ( APC, RAN etc.).
L’annonce d’un passage à la classe supérieure sous conditions de tutorat, APC, ou stage RAN pendant les vacances scolaires pour les élèves les plus en difficulté s’inscrit dans cette tradition délétère. Cette annonce inappropriée discrimine plus encore les élèves, et ne règlera en rien les difficultés. Durant la même période, le gouvernement a supprimé les moyens qui comme les RASED ou le Plus-de-Maîtres-que-de-Classes permettent de traiter la difficulté scolaire ou faire varier les situations pédagogiques avec une aide particulière pour les élèves qui en ont besoin et pendant le temps scolaire.
Pour le gouvernement, la prise en compte de la singularité des élèves et de leurs besoins passe par une individualisation des organisations pédagogiques et des parcours scolaires. Il nie ainsi la dimension sociale des apprentissages et leurs dynamiques collectives, faisant porter toute la responsabilité de l’échec ou de la réussite sur l’individu. C’est aussi une façon de justifier la transformation des apprentissages en protocoles à appliquer, dépossédant les enseignant·es de leur pouvoir d’analyse et d’action.
Ce n’est pas d’un “plus” mensonger dont les élèves ont besoin selon leur milieu d’origine, mais d’un “mieux” d’école.
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