Est-il possible de « faire » l’égalité à partir des chances ? L’égalité des chances revient à positionner tou.tes les élèves sur la même ligne de départ, la réussite dépendant alors des chances que chacun.e saura saisir ou non. Un tel raisonnement évacue l’importance de l’héritage culturel, le fait qu’une grande partie des facteurs de la réussite scolaire se joue au sein de la famille. Or cette question des inégalités entre groupes sociaux est occultée dès lors qu’on estime que le remède à la ségrégation scolaire ne relève que de la capacité de choisir de chacun·e, ou du mérite.

C’est pourtant bien cette conception que déploie le ministère. Gabriel Attal poursuit une lutte contre les inégalités restreinte à la promotion de l’égalité des chances, y ajoutant l’objectif d’émancipation, entendu uniquement d’un point de vue individuel. C’est bien une conception d’une “école [comme] lieu où se révèle le talent de l’élève”, se satisfaisant d’inégalités socialement déterminées et d’un maintien de l’ordre social qui reste au cœur du projet ministériel.

Au contraire, affirmer que l’école doit se donner pour objectif de faire réussir tous les élèves, c’est rompre avec le mot d’ordre d’égalité des chances qui affirme qu’il s’agit simplement de donner les mêmes moyens à tous·tes au départ et que, à partir de là, les talents, le mérite, se révéleront.

Pour la FSU-SNUipp, il ne s’agit donc pas d’être pour l’égalité des chances, mais de lutter contre les inégalités en donnant plus à ceux et celles qui ont le moins, pour permettre la démocratisation du système et la réussite de tous les élèves.

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