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Audience FSU avec le cabinet ministériel de Blanquer /05 novembre 2018

mardi 20 novembre 2018

En marge de la visite à Nîmes de Jean-Michel BLANQUER (ministre de l’Education Nationale) et de Julien DENORMANDIE (Ministre chargé de la Ville et du Logement auprès de la ministre de la Cohésion des territoires) une délégation de la FSU a rencontré pendant une heure Thierry LEDROIT (Conseiller territoires et politiques interministérielles) et Stéphane AYMARD (Secrétaire général du Rectorat de l’Académie de Montpellier).

Quatre points ont été abordés : L’esprit des réformes et leur mise en œuvre, la dégradation du dialogue social, la concurrence du privé, la souffrance des personnels sur fond de suppressions de postes.

FSU : Nous avons exprimé nos regrets devant l’absence de concertation et d’écoute du ministère, tant sur la nature que sur la mise un œuvre des réformes de fond qui sont engagées tant dans le premier que dans le second degré. Ce projet politique est largement inspiré d’un modèle anglo-saxon qui n’est pas celui de l’école républicaine française. Le New Mangement Public mis en œuvre depuis quelques mois bouleverse l’équilibre fragile du fonctionnement de l’école.

L’ampleur du changement de système impliquait à tout le moins d’organiser un débat national, compte tenu de la révolution profonde qui est engagée. L’absence de discussion nationale, impliquant toutes les parties concernées (professionnels de l’éducation qui soient de terrain, politiques, usagers), est perçue comme une volonté de ne pas permettre un véritable débat, alors même que les acteurs tels que la FSU sont demandeurs d’une réforme. D’autant plus que ces réformes font système pour aboutir à la mise à l’écart d’une partie des élèves.

Réponse de T. Ledroit : le ministre met en œuvre le programme présidentiel (dédoublement des CP/CE1 en Education Prioritaire, réforme du bac) ; le pouvoir est élu, il est donc légitime pour le faire (avec les éléments de langage qui développent cette seule idée pendant 10 mn … !). Cela est d’autant plus important que la France n’a pas d’assez bons résultats dans les comparaisons internationales.

FSU : Les réformes sont d’autant problématiques qu’il n’y a pas de concertation réelle des syndicats, qui sont pourtant l’interface avec le terrain. Il n’y a pas de lisibilité des objectifs finaux des ces réformes (réforme du bac plus que floue dans les engagements du candidat Macron). Tout ceci se fait à marche forcée, ce qui empêche toutes possibilités de discussion. Il y a un réel climat de défiance vis-à-vis de l’institution.

Réponse de T. Ledroit : Il y a eu concertation avec les syndicats, avec recherche toujours délicate d’un consensus (qui peut ne pas leur convenir…) ; calendrier serré certes, mais faisable : il est normal qu’il y ait des inquiétudes lorsqu’il y a des changements, mais les choses vont se mettre en place. Les instances (CA) ou réunions dans les établissements permettront de mettre en œuvre ces réformes, il ne faut pas forcément voir le pire comme étant certain.

FSU : Ce qui est imaginé dans les ministères est incompatible avec les réalités de terrain : comment imaginer qu’à 15 ou 16 ans on puisse suivre avec réussite une scolarité avec des partiels en 1ère et Terminale, des déplacement dans les différents lycée de son bassin selon les demi-journée pour y suivre sa formation, tout en se projetant sur l’après bac pour tenir compte des attendus des universités tels qu’ils paraîtront dans Parcoursup ? (jeune âge des élèves, absence de visibilité sur les attendus universitaires, impossibilité d’accéder physiquement à certaines formations non disponibles dans le lycée) ? Plus grave : il est injuste de faire reposer sur la responsabilité de l’élève les éventuels « mauvais choix », qui finalement lui fermeront l’accès à des parcours d’études qui l’auraient pourtant intéressé une fois le bac obtenu.

Réponse T. Ledroit : pas vraiment de réponse sur ces points.. à part que « le pire n’est pas forcément certain ».

FSU : Nous sommes tous attachés à la démocratie : nous sommes inquiets quant à la disparition du paritarisme, l’éloignement des instances de pouvoirs par la fusion programmée des académies, l’opacité des lettres de missions des recteurs et des chefs d’établissement. Rénover la démocratie, c’est rompre avec ces pratiques.

Réponse T. Ledroit : le gouvernement est très attaché à développer davantage l’écoute du terrain, à améliorer l’efficacité de certains échelons de proximité, et du coup à simplifier le système pour le rendre plus efficace (diminuer le nombre d’interlocuteurs pour optimiser la communication entre les différents échelons) : ce processus qui viserait à renforcer l’échelon départemental. Le Ministre n’est pas favorable à la métropolisation à tout crin, il a conscience de la nécessité d’avoir de la proximité. Il y a une volonté d’améliorer les outils pour connaître au plus près les réalités de terrain, tout en maintenant un cadre national auquel le ministre est attaché.

FSU : Il y a une concurrence de l’enseignement privé sur Nîmes/ Beaucaire = quelle politique de défense de l’Ecole publique, quand les services rectoraux associent les établissements privés à l’élaboration de la carte de bassin des formations ? Comment éviter que le privé capte des formations dans le cadre de la réforme du lycée/du bac ? La présence massive du privé de Y. Lachaud, à la fois juge et partie, ruine la mixité sociale et scolaire dans les collèges publics. Nous craignons qu’à l’occasion des réformes, la même chose se passe pour les lycées.

Réponse T. Ledroit : Le but du ministère – via le travail effectué par le rectorat- est au contraire que l’enseignement privé ne se développe pas au prétexte de ces réformes.

Réponse S. Aymard - Secrétaire Général Académie : En les associant à la discussion, on les contrôle ; pour l’instant il n’y a pas de cadre juridique permettant de les contraindre à des quota, mais le but est de maintenir les équilibres. Il y a eu un travail sur Nîmes dans le cadre de la refonte de la sectorisation pour recréer de la mixité.

Réponse Ledroit : Nous avons entière confiance dans les services du rectorat pour maintenir les équilibres, nous sommes attachés à la gratuité de l’école.

FSU : 2600 postes de moins alors qu’il y a une vague démographique à venir, dans une académie dont les marqueurs sociaux sont mauvais, quelle possibilité de bien faire le métier ? La souffrance des personnels est réelle. Il faut partir des besoins du terrain.

Réponse T. Ledroit : aucune réponse précise sur ce point (fin de l’entretien), il prend acte de notre demande.

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