Depuis plusieurs années, le Gard manque cruellement de remplaçants. Malgré cela, les DASEN successifs ont régulièrement fermé des postes de TR.

Lorsque M. Noé a annoncé vouloir étudier la question du remplacement dans notre département et trouver des solutions pour améliorer le système en place, le SNUipp a fait part de son analyse, issue de plusieurs années de réflexion, basée sur la réalité du terrain.

L’important étant d’assurer la meilleure continuité pédagogique possible pour les élèves, en cas d’absence de l’enseignant titulaire – et en tenant compte du quotidien de travail des équipes dans les écoles – tout en respectant les droits et les conditions de travail des personnels remplaçants.

Ainsi, nous avons mis en avant « l’efficience » du fonctionnement des ZIL, fin•es connaisseur•se•s des écoles, proches des équipes, des familles et des élèves de leur zone – et de la gestion, prenant en compte la réalité du terrain, par chaque circonscription. Nous avons questionné les tenants et les aboutissants des postes de BD.

Dès l’annonce, début 2020, de la mise en place d’un nouveau système de gestion « rentabilisée », « centralisée », « algorithmique » des remplaçants, le SNUipp du Gard a alerté l’administration sur les dysfonctionnements que cela allait engendrer. On nous a répondu qu’au contraire, le remplacement fonctionnerait bien mieux ainsi et que la qualité du service allait en être accrue, pour tout le monde ! (avec quelques mois de recul, on voit ce qu’il en est ...)

Au printemps, alors que nous étions en pleine épidémie de CoVid, et que l’Ecole, ses personnels, avaient tant de choses à gérer, ajuster notre travail et le fonctionnement des écoles, quasi-quotidiennement au gré des annonces ministérielles et des injonctions hiérarchiques, le DASEN a assuré qu’il poursuivait la mise en place de l’« outil magique » pour la rentrée de septembre.

Aucune phase d’expérimentation n’a eu lieu... comme cela aurait dû être le cas, afin de tester et ajuster le système...

Ainsi, le nouveau système d’affectation des TR, avec ses failles, ses dysfonctionnements (prévisibles, prévus mais apparemment insuffisamment anticipés ! ) a été imposé à tous à la rentrée 2020, à marche forcée – alors même que le nouveau protocole sanitaire exigeait de chacun de nouvelles organisations.

Nous constatons donc de très nombreux non–remplacements, des « bugs » en masse : collègues affecté•es à plusieurs sur un même remplacement ; TR recevant plusieurs délégations de remplacement pour la même demi-journée ; directeur/trice•s constatant l’affectation d’un TR pour remplacer un•e collègue qui n’exerce pas dans leur école ou qui n’est pas absent•e... la liste est longue et les « dossiers » s’accumulent !

La gestion centralisée est, de fait, éloignée du terrain et de la réalité du quotidien des écoles.

=> Les familles ne peuvent être informées comme elles sont en droit de l’être, sur un remplacement potentiel, en cas d’absence de l’enseignant•e de leur enfant.

=> Les directeurs/trices et les équipes doivent gérer, dans l’urgence, la répartition des élèves (voire en changer plusieurs fois dans la même journée …) en ne pouvant respecter les consignes sanitaires de non-brassage.

=> Quant à l’impact pédagogique négatif sur les élèves (ceux dont l’enseignant•e est absent•e comme ceux dont la classe accueille régulièrement 3, 4 voire 6 élèves venus d’autres classes...), s’il n’est pas encore mesurable, il ne semble pas être un souci pour l’administration !

C’est pourquoi le SNUipp a officiellement demandé :
 en CHS-CT, un moratoire sur ce système de remplacement ( avec, pour l’instant, un retour à la gestion par les circonscriptions, permettant un remplacement efficace dès l’ouverture des écoles et une prise en compte de la réalité du terrain )
 le recrutement d’enseignants (sur Liste Complémentaire du CRPE) afin de libérer les TR – le SNUipp s’oppose au recrutement de contractuels, non formés

C’est pourquoi le SNUipp s’est adressé au DASEN dans une lettre ouverte : à lire (ou relire) ci-dessous