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PRESSION, INTIMIDATION, SANCTIONS : un système de management à l’Éducation Nationale

vendredi 20 mai 2022

Le ministre Blanquer, encore en poste ce 9 mai 2022, a « brillé » depuis 2017 et son arrivée au ministère de l’Éducation Nationale par la mise en place d’un management des personnels particulièrement méprisant, dévalorisant et marqué par une idéologie néo-libérale. Le SNUipp-FSU a relevé, entre autres, la transformation de l’enseignant concepteur vers un exécutant qui doit obéir à moult petits livres officiels, la multiplication des postes à profil soumis à entretien, la médiatisation mensongère de la priorité au primaire… à compléter bien sûr !

Apparemment ce n’est pas suffisant et, au fil de sa présence au ministère, Blanquer a su également ériger en système une pression certaine de la chaîne hiérarchique sur les personnels du terrain avec des sanctions à la clé.

Au niveau national 

Cet hiver, selon Médiapart, le cabinet de Brigitte Macron, qui a une existence légale des plus floues, aurait diligenté une inspection via le rectorat de Strasbourg suite à une lettre d’une mère d’élève mécontente d’un enseignant. Ce qui est certain c’est que l’inspection a bien eu lieu et que le rapport de l’IPR fut très critique en l’encontre de cet enseignant.

Y a-t-il une réelle séparation des institutions ? Quelle est la légalité du Cabinet de Brigitte Macron ? Sommes-nous revenus sous l’ancien régime et la pratique des lettres de cachet ?

Au niveau académique

A St Denis

Vendredi 22 avril, la veille des vacances de printemps, deux jours avant le second tour des élections présidentielles, la mutation forcée de six enseignant·es d’une école de Saint-Denis, est devenue effective.

Ils et elles ont reçu leur mutation avec leur affectation dans une nouvelle école dès le lundi 9 mai.

Pour rappel, cette décision, qui n’est pas officiellement une sanction mais en constitue une de fait, fait suite à la publication d’un article paru dans un journal d’extrême-droite. Elle fait suite également à une enquête administrative, dont un certain nombre de personnes entendues dénoncent la malhonnêteté et l’absence de rigueur.

Faut-il voir un lien entre les accusations de la presse d’extrême-droite et les décisions de la DSDEN ? La reprise fidèle de l’argumentaire des médias d’extrême-droite par l’enquête administrative ne laisse que peu de place au doute quant à une collusion idéologique.

Que leur reproche-t-on, alors ? De travailler en équipe ? Travaillant dans une école REP+, de croire en leurs élèves, en leur intelligence, en leurs capacités ? De les écouter, de les respecter, de respecter leurs familles ?

De mener avec leurs élèves de nombreux projets ? De donner une place aux parents ? D’utiliser le conseil des maîtres·ses comme véritable instance de décision pour l’école ? De signaler les dysfonctionnements de l’institution au Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), instance prévue à cet effet ?

A Nîmes

On se souvient de la résistance des enseignants du Lycée Philippe Lamour en février 2019 face à la réforme du bac Blanquer qui avait vu intervenir le Dasen du Gard dans la distribution des sujets du bac blanc face à la fronde collective. Une mission de l’inspection générale du ministère s’était déplacée en mars pour tenter de faire la lumière sur ce combat collectif.

Quelques semaines plus tard, une enseignante de ce lycée s’est vu refuser un passage de grade. Le tribunal administratif a été saisi et devrait traiter l’affaire prochainement.

A Alès

En mai 2021, l’équipe enseignante d’une école demande un rendez-vous à l’IEN pour obtenir des explications au sujet du refus d’inscrire un enseignant dans le fameux vivier GS en éducation prioritaire, et exprimer son inquiétude. En présence de l’IEN et de la CPC conseillère de prévention, l’entretien se déroule sans incident selon les collègues qui n’obtiennent pourtant aucune réponse. Le collègue enseignant obtient en juin, deux rendez-vous à la DSDEN auprès de l’a-dasen puis du Dasen. Pas de réponses non plus.

En septembre 2021, ce collègue est convoqué au commissariat car l’IEN de la circonscription a déposé une plainte contre lui pour « outrage et harcèlement » ! L’enquête démarre et, après la déposition du collègue accusé, le procureur classe immédiatement la plainte « sans suite ».

Face à cette situation complètement ubuesque, le SNUipp-FSU, soucieux de la protection des personnels, a demandé au Dasen quelles mesures il envisageait de prendre pour protéger enseignants/directeurs/AESH dans cette circonscription.

Comment croire encore à « l’école de la confiance » quand un collègue se voit accuser gravement par son supérieur pour la seule raison qu’il a demandé des explications ? Comment vivre sereinement les rendez vous de carrière, les temps de formation, les relations avec cette IEN… ?

Le Dasen a dit partager le souci de la protection des personnels et propose que « Tout·e enseignant·e, directeur·trice, qui envoie un courriel à l’IEN peut mettre en copie la DSDEN (ce.dsden30@ac-montpellier.fr) » et les échanges seront suivis par son cabinet.

Et maintenant ?

Le SNUipp-FSU invite tous les collègues à rester vigilants, à se faire accompagner par un représentant SNUipp-FSU pour tous rendez vous avec l’administration.

Le SNUipp-FSU affirme son soutien à tous les collègues de la circonscription en question et invite chacun à saisir la possibilité d’informer la Dsden via les courriels en copie. Il est également possible de faire une fiche SST.

Ces graves attaques systémiques des personnels dans l’exercice de leur métier sont intolérables, doivent être connues et combattues avec détermination. N’hésitez pas à contacter la section.

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