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A propos des recommandations du Haut conseil pour le socle commun

jeudi 6 avril 2006

Première remarque : on peut se demander comment ce texte sera utilisé. En effet, s’il tente (comme c’est sa fonction) de définir un socle, son contenu, même s’il est meilleur que tout ce qui a été dit à ce sujet jusqu’ici est très peu détaillé. Ce qui n’enlève rien à la philosophie du socle fidèle à la loi Fillon.

Une faute dès les premières lignes : il a été procédé « à de nombreuses auditions »....en tout cas ni de la nôtre ni de celle de la FSU !

Le texte prévoit d’adapter les manuels, l’organisation de la scolarité, les volumes horaires, les évaluations, le brevet des collèges : le Ministère devra très vite donner des indications sur ces modifications. Le découpage en palier et le retour à la référence aux années peuvent laisser à penser que la notion de cycle serait abandonnée.

Le texte part d’un constat Nous pouvons partager le constat fait : trop d’élèves quittent le système éducatif sans qualification (même si nous contestons les chiffres annoncés), la violence à l’école est insupportable mais à ce propos il y a une faille : le texte considère que « la maîtrise précoce des règles de comportement est fondamentale » : Quid des pratiques ? De l’appropriation des règles de vie commune ? Du lien école/hors école ?

La définition du socle « Ce dont nul ne doit en être privé en fin de scolarité obligatoire » : faire croire que « grâce au socle, chacun pourra continuer à se former tout au long de la vie et s’adapter aux évolutions de la société » est une imposture. On sait depuis longtemps, et les statistiques le prouvent, que la formation tout au long de la vie dépend d’une solide formation initiale de base. Il est clair à travers ce texte que le socle ne sera pas un outil pour poursuivre ses études. Or, il devient mission première de l’école.

« Penser le socle en termes de compétences » : la question des savoirs telle qu’elle est posée, est en contradiction avec notre idée de la culture commune. Par contre la notion de compétence demande à être travaillée. Le texte précise qu’il ’agit de la combinaison des connaissances, des capacités et attitudes (le terme « attitude » pose problème) ce qui n’est pas étranger aux pratiques du premier degré notamment par rapport à la notion de transversalité.

« Pas de socle sans évaluation ni rattrapage » : le texte prévoit la définition de « paliers » le premier étant celui de l’acquisition des fondamentaux. Mais il ne donne pas d’indication sur les autres paliers. L’idée de « palier » pouvant d’ailleurs induire une conception accumulatrice du savoir. Un document pourrait suivre l’élève « tout au long de sa scolarité » ce qui paraît non seulement difficile à mettre en œuvre mais pose des questions déjà bien connues notamment à l’école maternelle : Que donne t-on comme informations aux familles ? Comment ne pas tenir compte de la possibilité de progression et régression des élèves pour dire si une compétence est ou non acquise ? D’autant qu’il est précisé dans le texte qu’une « compétence est maîtrisée ou ne l’est pas » ! L’évaluation est renforcée : « repérage précis des acquis et des difficultés » plusieurs fois par an : attention à ne pas passer plus de temps à évaluer qu’à enseigner. On ne sait pas encore ce qu’il adviendra de l’actuel livret d’évaluation.

« Pour que le socle ne reste pas lettre morte » : il y aura une évaluation des méthodes d ’apprentissage, une réflexion sur les volumes horaires consacrés aux fondamentaux, un accompagnement à l’école (études, tutorat...). La formation initiale et continue devra prendre en compte le socle : à voir...

Contenu du socle

« Un cadre de référence européen »

« Compétences et disciplines » : on peut lire que ce sont plusieurs disciplines qui concourent à l’acquisition de compétences, ce qui est plutôt mieux pour nous. On trouve ici nommés les enseignements artistiques et l’éducation physique et sportive.

« Structure du socle » : elle doit être comprise « par tout le monde ». Il s’agira de donner l’objectif puis l’énumération des connaissances, capacités et attitudes pour chaque compétence à chaque palier. Ceci doit permettre selon le texte de faire la différence entre connaissances techniques et formation générale de l’esprit. On attend avec impatience l’énumération de ces connaissances.... Pour faciliter la mise en oeuvre, le texte du socle devra « mettre en relation de façon détaillée chaque compétence avec les programmes ».

La définition du socle

1.Maîtrise de la langue française : savoir lire, écrire et s’exprimer sont considérés comme des outils et comme des automatismes de base à acquérir. Une remarque erronée et provocatrice consistant à dire qu’aujourd’hui on laisse passer les élèves en difficulté et donc souffrir notamment en lecture est injuste : si les enseignants disposaient des ressources nécessaires (temps de concertation, formation, aide au soutien, plus de maîtres) peut être y aurait-il moins d’enfants en souffrance ? Cela laisse à penser qu’on a trouvé avec le socle une solution magique. La maîtrise de la langue ne relève pas que du français. On trouve dans ce passage la référence au vocabulaire, à la grammaire, à l’orthographe et à l’expression orale : difficile de voir la différence avec les programmes sauf la phrase de la fin qui réduit l’apprentissage à savoir « remplir et à lire les écrits de la vie courante, à savoir rédiger une lettre... ».

2.Pratique d’une langue vivante étrangère : il s’agit de viser le niveau A2 en fin de scolarité obligatoire.

3.Compétences de base en mathématiques et culture scientifique et technologique : l’accent est mis sur les automatismes. Il est fait référence aux propositions du Conseil national des programmes de 1997. Il est prévu de mettre en œuvre des manuels conçus « dans cet esprit ». La résolution de problèmes est privilégiée en mathématiques. En sciences, on est loin de la démarche d’expérimentation qui consiste à permettre l’appropriation de phénomènes complexes à tout âge.

4.Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication Deux premiers niveaux du B2i pour le socle.

5.Culture humaniste : « un élément central du socle ». Il s’agit « d’affiner la sensibilité », « éveiller le goût » ouvrant à la « complexité des civilisations ». Il est question aussi de donner « la conscience d’une appartenance commune ». On trouve dans ce passage les repères géographiques, historiques, les principes de la production et de l’échange (!), la connaissance de textes patrimoniaux, la familiarisation avec des oeuvres artistiques, des éléments de culture civique. Il est question d’autres compétences transdisciplinaires explicitées dans le cadre européen mais qui ne sont pas précisées.

Tout ce qui concerne le corps est absent, absence de référence aussi aux pratiques sportives, artistiques et culturelles. Sur le vivre en société on est plus sur la culpabilité que sur l’éducation. Il est précisé que « pour accomplir avec succès sa scolarité », « d’autres compétences transdisciplinaires qui sont explicitées dans le projet de cadre européen sont indispensables. Rappel des 8 compétences clés de la commission européenne : communication dans la langue maternelle, communication dans une langue étrangère, culture mathématique et compétences de base en sciences et technologies, culture numérique, apprendre à apprendre, compétences interpersonnelles et sociales, esprit d’entreprise, expression culturelle.

6.Compétences sociales et civiques : on trouve ici le respect des règles de vie collective, sens de la responsabilité, travail en équipe, celle de la « vie de citoyen » (référence à l’histoire et aux règles civiques)...

7.Autonomie dans l’apprentissage et esprit d’initiative. Il s’agit de ce qui concerne les méthodes de travail, la mémoire, la logique, « la persévérance ». Ceci sera décliné et évalué à travers chaque discipline.

L’école doit enfin permettre de « faire découvrir à tous les élèves les métiers » afin de les aider dans leur orientation.

L’accent est mis sur « l’esprit d’initiative ». « Il faut que l’élève se montre capable dans le cadre de la scolarité obligatoire, de concevoir et de mettre en œuvre des projets : participation à la réalisation de projets », l’implication de l’élève devant être « valorisée ».

Calendrier de mise en œuvre La première évaluation aura lieu en ce qui concerne l’acquisition des fondamentaux « dans toute la mesure du possible » à la fin de l’année scolaire 2006/2007.L’école primaire est en première ligne pour la mise en œuvre du socle : « La mise en place du socle doit être envisagée d’abord à l’école primaire. La première année d’application donnera lieu à une analyse des résultats obtenus et des difficultés rencontrées. » Si tel devait être le cas, il est urgent et indispensable qu’une consultation entre le Ministère et les organisations professionnelles ait lieu (Quelles incidences sur les contenus à enseigner ? Sur l’évaluation ? Sur les dispositifs d’aide aux élèves ?...). et, que les écoles soient informées des incidences de telles modifications.

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