FSU-SNUipp du Gard
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https://30.snuipp.fr/spip.php?article2376
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Agression d’une enseignante à Agde : communiqué du SNUipp-FSU 34
vendredi, 11 octobre 2019
/ GM
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Une enseignante a été frappée et menacée de mort par la famille d’un élève lundi 30 septembre dans une école élémentaire à Agde. Notre collègue venait de mettre fin à une bagarre entre 2 élèves, dont l’enfant de cette famille.
Les délégués du SNUipp-FSU 34 condamnent vivement cette agression et apportent tout leur soutien à la collègue et à l’équipe enseignante de l’école. Nous savons l’importance des parents d’élèves dans la réussite de notre mission d’éducation, mais les menaces et faits de violence contre les enseignant-e-s sont inacceptables. Ces situations minent le moral des équipes enseignantes et mettent à mal l’École de la République.
Le représentant du SNUipp-FSU sur Agde a été en lien avec l’équipe de l’école toute la semaine, il a aussi pris contact avec l’IEN pour aider à dénouer la situation. Nos délégués qui siègent au CHSCT (Comité de l’Hygiène de la Sécurité et des Conditions de Travail) surveilleront les suites et nous pourrons intervenir à nouveau si nécessaire.
Dans d’autres situations, le SNUipp-FSU s’est montré très critique quand l’institution ne soutenait pas suffisamment ses personnels. Dans le cas présent, force est de constater qu’après une certaine prudence, l’institution semble avoir enclenché les mesures nécessaires pour soutenir l’équipe. L’IEN, le DASEN, la Rectrice et l’EMAS (Equipe Mobile Académique de Sécurité) sont venus sur place au cours de la semaine. Des suites judiciaires sont en cours, ainsi qu’un soutien psychologique.
Cette école a maintenant besoin de retrouver une certaine sérénité. C’est malheureusement difficile depuis qu’une autre organisation syndicale a choisi de médiatiser cette agression pour se mettre en avant (dans un communiqué contenant certaines informations erronées)... Cette organisation souffle sur les braises mais ne sera pas dans l’école pour assumer les conséquences de ses propos. Ce n’est d’ailleurs pas son intervention tardive jeudi qui a fait avancer les choses, l’IEN était déjà venu mardi et l’EMAS mercredi.
De notre côté, nous avons été beaucoup plus réservés dans notre communication, préférant travailler à résoudre la situation sur le terrain. Nous renouvelons cet appel dans notre communiqué : laissons cette école se remettre de ces événements loin des caméras.
Au delà de cette agression, il faut s’interroger collectivement sur les raisons de ces événements récurrents. L’Ecole reçoit de plein fouet toutes les difficultés qui traversent la société, les équipes enseignantes y font face chaque jour. Les tensions sociales montent, exacerbées par des une politique inégalitaire et des propos provocateurs au plus haut niveau de l’Etat. Certaines familles n’ont plus confiance en l’Ecole, une partie de la responsabilité repose là aussi sur ceux qui l’instrumentalise au service de leur communication politique.
Au niveau de l’Ecole, le manque de moyens et l’absence de mesures de prévention n’aide pas. La formation continue des enseignant-e-s est de plus en plus réduite, son contenu ne tient pas compte des besoins du terrain. L’Education Nationale ne propose rien aux équipes qui souhaitent être formées sur la gestion des conflits, mais elle leur impose de plus en plus de formations non-demandées.
La vidéo de l’agression semble avoir été communiquée à un journal local, qui a choisi de la publier aujourd’hui. Si cette vidéo est choquante, sa publication ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Nous dénoncions dans notre communiqué le choix fait par une autre organisation syndicale de médiatiser cette agression. Comme nous pouvions le craindre, cela aboutit maintenant à mettre encore plus en difficulté l’équipe enseignante. Nous ne pouvons que le regretter...